Appel à manifester contre les crimes racistes au Maroc, le samedi 11 octobre à Bruxelles

Pour le respect des droits des migrants,

au Maroc, en Belgique, et ailleurs.

 

Les associations et organisations de la société civile belge, agissant notamment dans le domaine de l’immigration,  réunies à Bruxelles le jeudi  11 septembre 2014, à l’appel des associations subsahariennes au Maroc et des associations marocaines des droits de l’homme, ont évoqué la mémoire du jeune Sénégalais Charles Paul Alphonse Ndour (26 ans), assassiné sauvagement à Tanger le  30 août dernier. Cet acte odieux et criminel a été accompagné de ratonnades contre les migrants subsahariens dans le quartier Boukhalef de la même ville. Lors des manifestations de colère contre cet acte odieux, la police a procédé à des arrestations et même des expulsions de plusieurs subsahariens, soit ont soit manifesté leur colère, soit ont été raflés en plein centre ville. Encore un crime qui remet en surface le problème brûlant racisme au Maghreb, tant sur le plan étatique que dans certaines couches des sociétés maghrébines.   

Ces phénomènes de rejet d’une rare violence, qui se développent de plus en plus dans les sociétés maghrébines, commencent à les gangréner dangereusement. Nous sommes consternés et indignés par cette haine de l’Autre, qui a tendance à se propager insidieusement dans nos sociétés, tant au nord qu’au sud de la Méditerranée. Celle-ci est favorisée principalement par les politiques migratoires de l’Union Européenne, et ce en lien direct avec les gouvernements des Etats du sud de la Méditerranée, interdisant toute circulation des personnes et échanges entre les peuples.

La lutte contre le racisme et les discriminations est l’un des combats prioritaires à mener par l’ensemble des forces de progrès de la société civile belge. Nos sociétés sont et seront de plus en plus composites sur tous les plans, linguistique, culturel, ainsi que d’origine. Les migrants sont et seront l’une des composantes de nos sociétés. Ils constituent une richesse indéniable pour un développement solidaire et humain.

Les actes criminels perpétrés contre tout citoyen, sans distinction d’origine, doivent être punis par la loi, diligentée par des enquêtes indépendantes. Les autorités, quant  à elles, doivent assumer leur fonction première : celle d’assurer la sécurité de tous.

Nous lançons un appel à l’ensemble des acteurs de la société civile belge, à  participer à un rassemblement de protestation et de solidarité, afin faire barrière à la montée des intolérances, de la xénophobie et du racisme, attisés par les politiques d’extraterritorialité et d’externalisation des frontières de l’Europe.

Rassemblement, le samedi 11 octobre 2014, de 15h30 à 16h30

devant l’ambassade du Maroc, située au 29, Boulevard Saint Michel – 1040 Etterbeek  

Nous les invitons dans la foulée, à rejoindre notre initiative de création d’une coordination belge de défense des migrants en Belgique.

 

Bruxelles, le 24 septembre 2014

AMDH Belgique – SOS Migrants – VEGA – Na’oura – Voix des sans-papiers – Anaroz asbl – Parti communiste – Collectif Mémoire coloniale et lutte contre la discrimination

Forum Mondial des Droits de l’homme boycotté, la CNDH présentera son rapport à l’UE ce jeudi.

A quelques jours du Forum Mondial des droits de l’homme (du 27 au 30 novembre 2014) organisé par la CNDH à Marrakech l’AMDH fait savoir qu’elle boycotte l’événement et organisera une conférence de presse pour en expliquer les raisons. 
Entre temps, ce jeudi à Bruxelles, Monsieur El Yazami (CNDH) viendra présenter son rapport de la situation des droits de l’homme lors d’un meeting de la sous-commission des droits de l’homme à l’UE.
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Dans un communiqué du bureau central, l’AMDH explique qu’elle:
« déplore le climat dans lequel se déroule la préparation du forum mondial des droits de l’homme qui se tiendra à Marrakech fin novembre courant ; après avoir constaté la déception de l’association et du mouvement des droits humains du fait du refus de l’ETAT de répondre à la demande d’assainir le climat politique avant la tenue du forum, pis encore , après avoir enregistré la poursuite de l’agression à l’encontre des défenseurs des droits humains ; et suite à son constat de la volonté des organisateurs du forum de marginaliser les organisations des droits humains et de ne pas prendre en considération leurs propositions et projets et suite  à l’opacité délibérée et à l’absence de transparence concernant les programmes et la gestion,
le bureau central, après large discussion, tient à informer l’opinion publique nationale et internationale de sa décision de ne pas participer au FORUM et le boycott de tous ses travaux »
L’AMDH organisera à cet effet une conférence presse dont la date en sera communiqué ultérieurement.
Il va sans dire que l’AMDH Belgique sourit en apprenant la venue de Monsieur El Yazami, président de la CNDH à Bruxelles pour y présenter son rapport, sans doute édulcoré, sur la situation des droits humains au Maroc.
Comment est-ce que Monsieur El Yazami peut prétendre que le Maroc entend contribuer à l’émergence d’un espace universel de dialogue entre les Etats, les institutions nationales des des droits de l’homme et la société civile pour répondre aux aspirations des peuples pour le respect de leur dignité en organisant ce FMDH alors  qu’au moment même où les préparatifs se font pour accueillir un tel forum les autorités bafouent le respect et la dignité de leurs citoyens, harcèlent les institutions des droit de l’homme, poursuivent les défenseurs des droits humains et refusent de prendre en considération leurs propositions?
Plusieurs organisations dont Human Rights Watch et Amnesty International ont déjà pointé du doigts la situation des droits de l’homme au Maroc à maintes reprises. Le pays compte plus de 200 prisonniers politiques actuellement encore emprisonnés dont plusieurs activistes des droits humains et du Mouvement du 20 Février.  Soyez sans crainte que la torture est toujours d’application lors des arrestations en pleines manifestations, dans les commissariats et les geôles.
Une nouvelle campagne intitulé #ShameForum créée récemment pour dénoncer l’hypocrisie de ce Forum n’a d’ailleurs pas hésité à déclarer que l’état a tout d’un état policier et non d’un état de droit et appelle les militants à mettre en lumière cette face tant caché de l’état.
Quelle est l’utilité d’un rapport négationniste, dénaturé ou euphémisé de la part de Monsieur El Yazami lors d’une rencontre à l’Union Européenne si ce n’est que pour présenter un mirage et de présenter une vitrine attrayante?
L’AMDH Belgique répondra présente lors de cette rencontre et en rédigera un rapport.
Voici l’ordre du jour de cette réunion:
  • Draft Agenda of the meeting
  • FOREIGNERS AND HUMAN RIGHTS IN MOROCCO for a radically new asylum and migration policy, Executive summary
  • EMHRN Factsheet: ENP Progress Report 2013
  • Morocco: EMHRN Condemns the Harassment of Human Rights Organizations and the Repeated Violations of the Right to Freedom of Assembly
  • Coalition » Printemps de la Dignité « pour une législation qui protège les femmes contre la violence et prohibe la discrimination
  • Amnesty International deplores the Moroccan authorities’ decision to ban youth camp

L’AMDH Belgique

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Facebook: Comité de Soutien AMDH Belgique

Projection-screening « 475: When marriage Becomes Punishment », by Nadir Bouhmouch.

Protest in Marokko

Projection-screening « 475: When marriage Becomes Punishment », by Nadir Bouhmouch..

Voorstelling van deze documentaire gaat door op maandag 3 november, om 18u in Brussel in Rue du mirroir 5-7.

Inhoud:

Larache, Marokko: Amina Filali pleegde in 2012 zelfmoord, vermoedelijk omdat ze gedwongen werd te trouwen met haar verkrachter.

Filmmaker en activist Nadir Bouhmouch en maker van « My Makhzen and Me » (FEB20) besloot na haar dood te onderzoeken wat er was gebeurd in dat kleine dorpje in Larache. Het resultaat werd de aangrijpende film “475: When marriage becomes punishment” (Wanneer huwelijk een straf wordt). 475 refereert aan het wetsartikel dat verkrachters van vervolging vrijwaart als zij met hun slachtoffer trouwen.

De film maakte hij samen met activisten en zonder toestemming van de Marokkaanse autoriteiten omdat zij een film wilden maken zonder gecensureerd te worden. Een van de makers van de film is een vrouw die slachtoffer werd van verkrachting. Zij vertelt…

Voir l’article original 106 mots de plus

Communiqué de presse « Condamnation de Wafa Charaf en appel : Quel signal avant la tenue du deuxième Forum mondial des droits de l’Homme ? »

Hier [21 octobre 2014], la cour d’appel de Tanger a condamné Wafa Charaf à deux ans de prison ferme.

Membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et du Mouvement du 20 février, Wafa Charaf a participé le 27 avril à un rassemblement de soutien à des ouvriers de la multinationale américaine Greif, licenciés après la création d’une section syndicale.

Au terme de la manifestation, Wafa Charaf a été enlevée, jetée dans une voiture banalisée, séquestrée plusieurs heures avant d’être abandonnée au bord d’une route à 12 kilomètres du centre-ville.

Elle a osé déposer plainte contre la police tangéroise pour enlèvement et torture. À la suite du dépôt de plainte, elle a été arrêtée à son domicile avant d’être accusée « d’allégation mensongère » et d' »atteinte à la police ».

Condamnée en première instance le 11 août dernier à un an de prison ferme et à une amende équivalente à 5 000 euros pour « mensonges et diffamation » – un premier procès qualifié d’« inéquitable » et de « politique » par la Ligue des droits de l’Homme, Wafaa a comparu en même temps que Boubker El Khamlichi, dirigeant de la Voix démocratique, condamné lui à un an de prison avec sursis et à une amende de 89 euros pour « entrave à l’enquête » alors qu’il avait été acquitté en première instance.

Il est pour le moins étonnant que ces condamnations aient lieu alors même que la plainte de Wafa Charaf qui doit juger des faits n’a pas été examinée.

Ce jugement s’inscrit d’ailleurs dans un contexte global de répression contre les mouvements des droits de l’Homme au Maroc qui a été dénoncé par la plupart des grandes ONG qui œuvrent en ce domaine.

Alors que le Maroc accueille le mois prochain le deuxième Forum mondial des droits de l’Homme, c’est un mauvais signal qui est ici envoyé.

Par Marie-Christine VERGIAT,
Députée européenne.

Malika Bekhti, Rachida Belliraj et Farida Aarrass lancent un appel pour les trois détenus en grève de la faim.

Trois des détenus restant dans l’affaire Belliraj en sont à leur 20ième jour de grève de la faim !

Urgent ! SOUTENONS ces hommes qui réclament une issue juste à leur dossier
Bekhti Abdelatif numéro d’écrou 86612,  El Bay Jamal numéro d’écrou 86611, Chegannou Abdelhali numéro d’écrou 86613

Ces trois hommes sont à leur 20ième jour de la grève de la faim pour protester contre leur condamnation obtenue dans un procès inéquitable et pour trouver une issue à leur dossier.
Déclarations obtenues sous la torture, vices de forme, absence de preuve, voilà bien quelques fondements de cette affaire « Belliraj ». Tous ces détenus ont eu un procès inique et inéquitable  a été reconnu comme tel et dénoncé par les instances de défense des Droits de l’homme tant nationales qu’internationales.
Dans son rapport de juin 2013, Human Right Watch a demandé la libération de tous les détenus restant dans le procès Belliraj. http://prisonnierseuropeensaumaroc.blogspot.be/2013/06/affaire-belliraj-human-rights-watch.html
http://prisonnierseuropeensaumaroc.blogspot.be/2013/11/huit-organisations-internationales-pour.html
Le 11 novembre 2013, à l’occasion de la candidature du Maroc au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, des responsables de 8 organisations internationales pour la défense des droits de l’homme, publient une lettre conjointe au premier ministre Benikrane, lui demandant notamment la libération des 17 détenus restants dans le procès Belliraj.
En avril 2013, dans un article de journal marocain, le secrétaire du CNDH, Monsieur Essabar, a stipulé que « des erreurs graves » ont été commises dans le dossier Belliraj. Il a dénoncé la manière avec laquelle la presse avait gonflé l’affaire et comment les organisations humanitaires se sont ruées dans la défense des six politiciens, en délaissant les autres détenus.
http://prisonnierseuropeensaumaroc.blogspot.be/2014/04/mohamed-essabbar-cndh-reconnait-des.html
Une lueur d’espoir a traversé ce procès, le 11 avril 2011, avec la libération des 5 hommes politiques : « les chefs de ce réseau Belliraj ». Suite à cet événement, de multiples rencontres avec les détenus ont eu lieu, tant au niveau du CNDH, des politiques que des associations au Maroc. Il en est sorti des promesses pour clôturer ce dossier et pour libérer tous les détenus restants de ce dossier. Cela fait bientôt 4 ans que ces promesses on été faites  mais malheureusement rien n’a été concrétisé… On attend toujours leur libération
Malgré des grèves de la faim en signe de protestation, malgré de nombreuses actions des détenus pour faire reconnaître leur innocence et l’erreur judiciaire à leur égard :
En dépit des réclamations des ONG (Human Right Watch, AMDH…) pour leur libération :
Malgré les différentes promesses faites suite à diverses négociations depuis déjà quatre ans :

les autorités marocaines n’ont pas réexaminé ce dossier épineux ni encore trouvé une issue à ce calvaire que vivent nos proches.

Nous, les familles exhortons les autorités marocaines d’enfin trouver une solution, une issue positive à ce calvaire que vivent nos proches, nos enfants  depuis maintenant presque sept ans. Il est grand temps pour que des négociations soient entreprises réellement tant avec les détenus, les responsables que les ONG  pour résoudre cette injustice
Nous lançons un cri d’alarme, un appel aux ONG pour nous soutenir et nous aider à réclamer un dénouement pour le reste des détenus incarcérés dans l’affaire Belliraj.
Nous vous exhortons à mettre tout en œuvre pour qu’une issue soit trouvée à ce dossier pour qu’enfin on mette fin à notre souffrance et qu’ils recouvrent enfin la liberté tant espérée.

Pour les familles des détenus européens au Maroc,
Malika Bekhti, Rachida Belliraj, Farida Aarrass
Contact Luk Vervaet
vervaetluk@gmail.com 0478653378

Communiqué du site http://prisonnierseuropeensaumaroc.blogspot.be/2014/09/malika-bekhti-rachida-belliraj-et.html

MAROC: UNE ESCALADE LIBERTICIDE

Depuis le début du mois de juillet 2014, le pouvoir marocain avance dans une escalade liberticide dénoncée par des observateurs tant nationaux qu’internationaux.

Cette escalade vise en particulier l’Association Marocaine des Droits Humains, créée en Juin 1979 et qui a toujours, et ce de manière pacifique, revendiqué les droits humains les plus élémentaires. Sous le règne de Hassan II, les militants de cette association avaient connu intimidations, brimades que l’on a constatées en recul depuis le début des années 90 alors que HassanII voulait redorer son blason et justifier son règne au niveau international suite aux différentes réactions dans le monde à sa politique répressive, en particulier la torture, les bagnes existants, les procés iniques… Avec l’avènement au trône de Mohamed VI, certains espéraient un changement plus important dans la pratique de gouvernance du pouvoir, espérant que le gouvernement soit plus indépendant par rapport au roi. Certes les toutes premières années pouvaient réconforter cet espoir mais le retour progressif à des pratiques antérieures rend sceptique la possibilité pour ce régime monarchique d’évoluer vers un climat de justice, de liberté et de dignité malgré les subterfuges du moment.

Il est vrai que le régime ne peut plus recourir aux bagnes, à des condamnations de 20 voire 30 années d’emprisonnement, à des disparitions forcées en nombre important… au risque de se mettre au banc des accusés au niveau international. Mais surtout le peuple marocain, une population que l’on croyait incapable de réagir montre en particulier depuis le 20 février 2011 qu’elle a son mot à dire. Cette prise de conscience qui se lit à travers différents médias va provoquer, en réaction, une attaque bien orchestrée de la part du régime.

Le Mouvement du 20 février en fera particulièrement les frais car il s’agit d’intimider, de démobiliser les jeunes qui, assoifés de liberté, ont exprimé dans la rue les véritables causes de la situation de dégradation au Maroc : un système autocratique qui trace les lignes rouges pour toute contestation. Ces lignes rouges sont, bien sûr, amovibles et, selon le moment sont tout bonnement anticonstitutionnelles. Le roi règne, gouverne et a le droit de les faire avancer ou reculer selon son bon vouloir…Le gouvernement, lui, ne fait que suivre la trajectoire royale et parfois aura des positions « plus royalistes que le roi ». Quant à la constitution, elle n’est qu’un décorum pour l’opinion étrangère.

C’est ainsi que, 6 mois avant l’organisation de la deuxième version du forum mondial des droits de l’homme en fin novembre prochain au Maroc, le régime marocain est rentré dans une escalade liberticide visant à interdire l’association Marocaine des Droits Humains et à réprimer ses militants actifs.

Ont été interdites plusieurs conférences à Safi, Azrou, Eljadida qui devait organiser un sit-in dénonçant les viols dont ont été victimes des jeunes filles ; selon un communiqué de l’AMDH {à la question « sur quoi vous basez-vous pour interdire le sit-in ? », un responsable des autorités (un caïd) a répondu « sur rien, c’est comme çà. »}. A Tahla, non loin de la ville de Fes, où fut interdite une rencontre le pacha de la commune a même osé dire aux responsables de cette section de l’AMDH qu’il avait « reçu des directives en haut lieu pour interdire toute activité de l’AMDH dans des lieux publics » et aurait précisé « il s’agit de directives à l’échelle nationale. »

Ce sont là des directives sans fondements aucuns et en contradiction avec la loi. Elles interviennent « après les déclarations du ministre de l’intérieur devant le parlement et du ministre du tourisme où ils accusent les organisations de droits humains de ternir la réputation du pays, d’entraver l’action des forces de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme et d’œuvrer pour des agendas extérieurs ; il semble que le fait de réclamer le respect de la loi et de dénoncer les violations ( arrestations arbitraires, tortures, jugements inéquitables…) commises par les autorités soit devenu synonyme de soutien au terrorisme et de trahison envers le pays. » . (Communiqué du bureau Central de l’AMDH du 4 août 2014).

La dernière en date, ce 24 septembre 2014, est l’interdiction, à Rabat la capitale, de la conférence que l’AMDH voulait organiser le 27 septembre après avoir respecté toutes les formalités administratives sur le thème « Médias et Démocratie ». Cette interdiction est pourtant survenue après que le ministre de la justice ait confirmé, lors d’une rencontre le 24 septembre avec le milieu associatif des droits humains, qu’il était illégal d’interdire l’organisation dans les salles publiques des activités associatives. Dans son dernier communiqué daté du 26 septembre, l’AMDH déclare que « cette décision inopportune, sans aucun fondement légal, qui reflète l’abus de pouvoir, doit interpeler toutes les instances gouvernementales afin qu’elles s’attachent à l’application stricte de la loi dans le respect des engagements du MAROC en matière de droits humains et particulièrement le respect du travail des défenseurs des droits humains et leur protection ».

Ces interdictions successives qui nous replongent dans l’athmosphère de ce que l’on appelle « les années de plomb » sont venues s’ajouter aux arrestations arbitraires et condamnations abusives comme ce fut le cas de celle du rappeur MOURAD qui, en raison de la diffusion de sa chanson « Chiens de l’Etat »a été incarcéré pour la troisième fois et condamné début juillet à 4 mois d’emprisonnement.

Ce fut le cas aussi de l’arrestation d’OUSSAMA HOUSNI ainsi que celle de WAFAE CHARAF, militante du mouvement du 20 février et de l’AMDH, transportée à l’hôpital suite à son agression par les forces de l’ordre et incarcérée le 9 juillet. Selon l’AMDH, le déroulement du procès de leurs défenseurs « montre, de façon catégorique, une série de violations et de disfonctionnements majeurs quant aux conditions d’équité et d’indépendance des investigations, aux mesures saines quant à l’application des procédures législatives lors du procès et l’instauration de bases pour un jugement équitable. »

Ils furent condamnés, l’un à 3 ans d’emprisonnement et l’autre à une année.

Cette politique têtue malgré certains subterfuges est bien loin de ce que l’on appelle « l’exception marocaine » s’acheminant vers la démocratie. Même le siège de l’AMRVT (Association Médicale de Réhabilitation des Victimes de la Torture) ce 13 septembre 2014 a été saccagé pour la seconde fois : les militants ont « constaté la fouille des bureaux qui n’ont pas été la cible de la première effraction, la dispersion des dossiers de l’association et des victimes par terre, et sans toucher au matériel médical et électronique. » (Communiqué de l’AMRVT du 13 septembre 2014).

Tout cela est le signe manifeste du renouvellemnt de pratiques que l’on pensait révolues mais que l’impunité des responsables des exactions multiples pendant les annés de plomb permet de faire réapparaître. Cette récidive est constitutive de l’impunité.

Cela nous confirme dans la position du mouvement progressiste marocain et des associations des droits humains dans la nécessité pour toutes les personnes éprises de liberté, de démocratie et de dignité humaine de rester vigilants de manière unitaire pour continuer la lutte contre toutes les formes d’impunité.

Par Hayat Berrada-Bousta

Anciennement exilée politique

28 septembre 2014